Le Conseil National de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (CNEFOP) a publié, le 13 avril dernier, un premier rapport sur la mise en œuvre du Compte personnel de formation (CPF) et Conseil en évolution professionnelle (CEP).
CPF et CEP : un lien étroit
Le Compte personnel de formation (CPF) et le Conseil en évolution professionnelle (CEP) s’inscrivent dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle du 5 mars 2014. Mis en œuvre dans le même temps, ces deux dispositifs sont toujours en cours de déploiement précise Catherine Beauvois, secrétaire générale du CNEFOP.
Elle ajoute que le CNEFOP a souhaité rédiger un rapport commun pour le CPF et le CEP, constatant un lien étroit entre les deux. Le conseil a adopté 46 recommandations à la suite de ce premier bilan, visant notamment à faciliter les actions du CEP, garantir une autonomie aux actifs, simplifier l’élaboration des listes de formations éligibles CPF et améliorer les services proposés sur le site dédié au CPF.
CEP : 732 000 personnes en ont déjà bénéficié
Dans le cadre de son rapport, le CNEFOP admet un déploiement du CEP nécessitant du temps malgré la mobilisation des opérateurs (Cap emploi, Pôle emploi, les missions locales, Fongecif/Opacif et l’Apec).
En 2015, ce sont 732 000 personnes qui ont bénéficié des services d’un CEP. A noter que les trois niveaux du dispositif présentent des différences :
- Niveau 1 – Accueil individualisé : « la nature et la profondeur des services […] sont finalement encore assez peu travaillés par les opérateurs » ;
- Niveau 2 – Conseil personnalisé : ce deuxième niveau nécessite une maîtrise accrue d’outils tels que le bilan de compétences ;
- Niveau 3 – Accompagnement à la mise en œuvre du projet professionnel : ce dernier niveau reste conditionné par « l’ingénierie financière des projets de formation ».
CPF : un accélérateur de réformes indispensables
Le CPF est, selon le CNEFOP, un « accélérateur de réformes indispensables pour faciliter l’accès à la formation professionnelle tout au long de la vie » malgré les difficultés rencontrées dans le cadre de la mise en place des listes de formations éligibles.
La montée en puissance du CPF reste «lente et modeste » d’après le rapport. En 2015, 2.5 millions de personnes ont ouvert leur compte, 359 000 dossiers de formation ont été créés et 212 000 validés. A noter que 2/3 des demandes ont été portées par les demandeurs d’emploi dont la durée des formations est 4 fois supérieures à celles des salariés.
Les formations concernées par ces demandes sont avant tout des formations en langues, suivies par la Validation des acquis de l’expérience (VAE) et enfin, en troisième position, l’acquisition du CléA.
Enfin, le CNEFOP note que ce premier bilan arrive alors que le Compte personnel d’activité (CPA) sera mis en débat le 3 mai prochain à l’Assemblée nationale. Le CNEFOP conseil donc de « coordonner finement les conduites de ces trois projets ».